Pour que notre éco-anxiété devienne notre force !

Comme des milliers de personnes, je suis touchée par l'éco-anxiété. J'apprends au quotidien à vivre avec cette angoisse et la mauvaise conscience qu'elle véhicule. J'ai décidé aujourd'hui d'en faire une force. Je t'explique comment en te donnant des solutions simples, à appliquer tous les jours ! Je suis certaine que cela saura t'être utile...

Leslie BRENIAUX pour Fovassist

8/11/202313 min read

grenouille dans l'eau tous droits réservés Leslie Breniaux pour fovassist/itkacreations
grenouille dans l'eau tous droits réservés Leslie Breniaux pour fovassist/itkacreations

L'éco-anxiété est considérée comme une angoisse oppressante et paralysante face au changements climatiques. Elle doit cependant devenir force d’action si nous voulons changer le monde !

J’écris ces lignes aujourd’hui, installée dans l’ombre tamisée mais forcée de mon bureau, volets clôts. Dehors, c’est la canicule. Encore… Le « pic » est paraît-il pour aujourd’hui… Enfin, le pic de cette ixième vague!

Mais ce ne sont plus des vagues, mais bien des déferlantes, qui ne nous laissent pas le temps de reprendre notre souffle, de nous essorer de notre sueur, de réparer nos cœurs épuisés par des nuits d’insomnie. Cette tempête a grondé longtemps avant de se déclencher. Bien longtemps. Elle était annoncée par bien des scientifiques : ceux du GIEC en tête.

Haroun TAZZIEF, l’éminent vulcanologue invité à l’émission « les dossiers de l’écran » en 1979 (j’avais 4 ans…) exprimait déjà aux oreilles du grand public peu concerné toutes ses inquiétudes : « C’est l’industrie qui vient jeter le trouble sur les grands rythmes naturels auxquels on assiste depuis des millions d’années. Il pourrait y avoir un effet de serre général avec un réchauffement de 2 ou 3 degrés de la température de l’atmosphère. »

Le célèbre commandant COUSTEAU, présent sur le plateau ricane : "c’est du baratin ça !"

« Haroun Tazief vous êtes en train de paniquer les populations » renchérie le journaliste Joseph PASTEUR….

Cliquer sur l'image pour accéder à la vidéo

Ses mots pourtant étaient simples, mais trop alarmants pour être entendus, pour être écoutés. Notre monde de consommation, celui des années 80 puis 90 était bien trop emballant, bien trop emballé (de vitesse et de plastique !) pour que l’on ait envie – ou simplement l’idée de freiner ou de changer nos modes de vie.

La terre se réchauffe ? Grand bien lui fasse ! Nous aurons des étés sea sexe and sun encore plus longs, encore plus intenses ! C’est bien ce qui compte ! Nous sommes là pour nous amuser, pour « vivre » et après nous le déluge !

Sauf qu’après nous, point de déluge… Que de l’herbe sèche, du sable et des terres arides que nous ne pouvons plus arroser. Des fleuves qui ne ressemblent plus qu’à des flaques croupies, et des milliers d’espèces animales qui comptent leurs jours, pour ceux qui sont encore parmi nous. D’autres ne comptent plus. Mais ont-ils seulement compté pour nous ? Leurs noms s’étalent dans les revues scientifiques déplorant leurs disparitions effective ou imminente, on en parle un peu, parfois, rarement, au journal télévisé et sitôt la page tournée, on a oublié leur nom…

Mais vous connaissez tous le lion, la girafe, l’éléphant, l’hirondelle…

Tous ces animaux qui, de leurs faces bonhommes ou de leur sauvagerie respectueuse illustraient les imagiers de vos enfants.

Alors doucement, la mauvaise conscience pointe son nez. L’anxiété aussi. C’est qu’on appelle l’éco-anxiété, ou la «solastalgie», nouveau terme que les psychologues ont été forcé d’inventer, tant leurs cabinets s’emplissaient de façon inédite de personnes déprimées, tourmentées face à la catastrophe climatique en cours et à venir… ce serait même « le nouveau mal du siècle » !

Ne vous sentez pas seul : 10 000 jeunes issus d’une dizaine de pays différents ont été interrogés par des chercheurs d’universités britanniques, américaines et finlandaises.

75 % jugent le futur effrayant pendant que 50 % se sentent anxieux, tristes, en colère, démunis ou coupables face à la crise écologique.

Vous qui lisez ces lignes en avez sans doute déjà ressenti quelques symptômes: mauvaise conscience au moment d’acheter un nouvel objet «peu indispensable», hésitation au moment de prendre votre voiture alors que vous pourriez faire l’effort d’enfourcher votre vélo ? Envie d’acheter bio et local, mais «c’est plus compliqué que d’aller à Carrefour et Auchan, et en plus ce sera plus cher que le reste» ? …

Oui, comme vous, je fais partie de cette génération qui se sent en partie responsable de ce qui nous arrive.

Oui, comme vous peut-être, je souffre de cette éco-anxiété qui ronge ma conscience aussi rapidement que la fonte des glaces…

Oui, comme vous, j'ai profité et profite encore de cette société "facile" ou l'on achète et jette, jette et achète comme on respire.

Une société où l’on étouffe pourtant sous les objets non-indispensable qui finissent bien vite par aller étouffer d’autres populations d’autres pays lointains lorsqu’ils sont passés de mode ou sont arrivés très vite en fin de vie…

Retour, souvent, au point de départ, là où on les a fabriqués, auprès de populations exsangues et exploitées que l’on pollue de nos de déchets…

Prenons un exemple simple, l’industrie textile.

Nous avons tous besoin de nous habiller. Mais nos placards sont pleins, débordant et dégueulant de la mode et de ses changements d’humeur.

Cette industrie textile est bien l’une des plus polluantes !

L’ADEME (Agence de L’environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a fourni un rapport intitulé « La mode sans dessus dessous ». Il est accablant sur l’impact de la mode sur l’environnement.

assorted-color clothes lot hanging on wooden wall rack
assorted-color clothes lot hanging on wooden wall rack

L’industrie textile est le troisième secteur le plus consommateur d’eau dans le monde après la culture du riz et du blé. La production de textile utilise 4% de l’eau potable disponible dans le monde !

Ainsi a-t-il fallu près de 25 000 litres d’eau pour confectionner le tee-shirt en coton que vous portez aujourd’hui…. et que dire des engrais et pesticides utilisés souvent de manière abusive !

Tout cela sera sans compter sur le fait que vous aimez peut-être la couleur ?

Les teintures textiles consomment 10 950 000 000 litres d’eau chaque jour !

Mais il n’y a pas que le coton !

Le polyester est la matière synthétique (issue du pétrole…) la plus répandue.

500 000 tonnes de micro plastiques, résidus se répandant après chaque passage dans votre machine à laver, sont rejetées dans les océans tous les ans !

Les fibres animales, certes plus «naturelles et écologiques» telles que la laine, la fourrure,

le cuir et la soie sont hélas le plus souvent produits dans des élevages intensifs ou la

maltraitance animale est de mise.

Enfin, parce que les productions sont délocalisées à l’autre bout du monde, le secteur du textile émet chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre soit 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiaux.

Ainsi un simple jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km de son lieu de production au magasin, soit 1,5 fois le tour de la planète !

Et dois-je parler des conséquences sociales désastreuses ? Exploitation des enfants et des femmes, salaires plus que précaires et conditions de travail trop souvent indécentes...

(sources : https://www.oxfamfrance.org/)

Dans quel monde vivons-nous ? Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? Auront-ils seulement la chance et la possibilité de le découvrir comme nous l'avons fait, de nos yeux émerveillés ?

Car oui, comme vous, je fais partie de cette génération qui a pu prendre l’avion pour « pas cher » et aller découvrir des pays exotiques finalement pas si différents du notre, et déjà rongés par les mêmes maux.

Earth is more valuable than money signage
Earth is more valuable than money signage

Aujourd’hui, notre langue internationale se voit créditer d’un nouveau terme : le «Flygskam» (du suédois « honte de prendre l’avion ») décrivant le sentiment de culpabilité que ressent une personne sensible à la protection de l’environnement de se déplacer en avion. Ce sentiment -en tous cas son nom- est né en Suède en 2018 dans le sillage des grèves scolaires pour le climat menées par Greta Thunberg, jeune figure pleine de rage et de fougue, qui, en janvier 2019, avait rejoint le Forum économique mondial de Davos en plus de 30 heures de train, et y avait notamment dénoncé le millier de jets ou hélicoptères privés utilisés par nos dirigeants pour venir palabrer sur le réchauffement climatique…

(Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Honte_de_prendre_l%27avion)

Comment accepter, «digérer» cette différence de comportements ou de sensibilités face au monde en déroute ? Comment ne pas se sentir aigri face à ceux qui ne semblent pas «prendre conscience» de l'urgence et continuent à vivre leur vie comme si de rien n'était, y compris parmi nos proches ?

«C’est ma liberté !», «je l’ai mérité», «j’ai travaillé dur pour ça, j’ai bien le droit d’aller visiter l’Indonésie», «c’est pas parce que je prends l’avion une fois par an que la Terre va s’effondrer», «y en a qui voyagent dix fois plus que moi» «et toi ? T’es réglo sur tout» ? … Non, bien sûr, je ne suis pas réglo sur tout. J’essaie de faire des efforts. Je pourrai aller vivre dans une ferme du Larzac avec deux moutons et trois cailloux et y trouver certainement un équilibre… Mais j’aime aussi le monde dans lequel j’ai grandie, même s’il me fait mal.

gate closing signage
gate closing signage

Oui, comme vous, je fais partie de cette génération qui n'imagine pas se priver d'internet, de son téléphone portable ou de l'ordinateur sur lequel j'écris ces mots...

J’ai connu les débuts d’internet. J’ai acquis mon premier téléphone portable à 20 ans passés ! J’ai acheté mon premier ordinateur avec ma première paye d’enseignante… j’avais 25 ans…

L’évolution du numérique est vertigineuse! Et si on imaginait au départ que son usage serait une vraie révolution écologique (voyager en restant chez soi, communiquer plus facilement, consommer moins de papier…) on s’aperçoit que ce n’est pas si simple !

Là aussi, une petite voix nous dit qu’il faudrait se montrer plus vigilant, plus sobres sur ses usages.

Les études menées sur le numérique montrent l’important impact climatique de cette filière. Le secteur est responsable aujourd’hui d’environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), et son accroissement constant pourrait atteindre 16 % en 2025 !

Premiers responsables : les équipements (ordinateurs, smartphones, tablettes et autres objets connectés (47%), victimes, eux aussi, de l’industrie de la mode et de ce qu’on appelle « l’obsolescence programmée ». Viennent ensuite les infrastructures réseau (28%) puis les Data centers (25%)…

(sources : https://www.villiere.com/impression/numerique-vs-papier/).

full-screen smartphone with green trees photo
full-screen smartphone with green trees photo

Et la liste pourrait être longue, encore bien longue… et pourtant le temps presse. Nous le savons. Quand allons-nous arrêter de «constater» et passer enfin à l’action? Trop souvent revient cette métaphore de la grenouille plongée dans une casserole d’eau froide placée sur un feu doux et qui ne ressent pas l’état d’urgence… Lorsque l’eau boue et qu’elle réagit enfin, il est trop tard. Elle est cuite…

Quel monde pour demain ? Est-ce que nos enfants pourront s'adapter à ces changements accélérés et irréversibles ? Nous nous plaignions de cet été caniculaire mais il sera assurément le moins chaud du reste de notre vie...

Les super feux qui se sont déclenchés et qui ont ravagé une partie de l’Australie et de la Californie frappent à nos portes : la Gironde ne sait plus comment réagir face aux incendies géants qui anéantissent ses plus belles forêts.

La solidarité européenne s’est mise en place. Et c’est bien dans cette entraide et cette action collective que se trouvera le début d’une solution, pourvu qu’elle réfléchisse davantage aux causes qu’aux conséquences. Car les causes, nous sommes fatigués de les connaître !

burning wood
burning wood

Dans leur ouvrage « Une autre fin du monde est possible » Gauthier CHAPELLE, Pablo SERVIGNE et Raphaël STEVENS insistent sur ce point : l’éco-anxiété «négative» ne peut être qu’une étape de notre prise de conscience. « un changement de cap ouvrant à de nouveaux horizons passe nécessairement par un cheminement intérieur et par une remise en question radicale de notre vision du monde. Par-delà optimisme et pessimisme, ce sentier non-balisé part de la collapsologie et mène à ce que l’on pourrait appeler la collapsosophie » : une nouvelle philosophie de l’être et du lien social qui nous permettra de passer à l’action et de créer une nouvelle société, plus tournée vers l’entraide et le vivre ensemble.

Prendre conscience de l'urgence climatique, c'est aussi prendre conscience de l'urgence sociale.

C'est aussi lutter main dans la main avec tous ceux de notre espèce

pour sauver ce qui est est encore sauvable.

Dans le même ordre d’idée, la psychologue Charline SCHMERBER explique que l’éco anxiété doit être considéré comme une chance : c’est «une réaction saine dans un monde qui s’ignore fou».

Il est possible d’écouter son podcast très instructif ici !

L’éco anxiété ne doit pas nous placer dans un état de sidération ou de résignation coupable. Elle doit permettre de mieux accueillir ses émotions face au changement climatique et de trouver des solutions simples pour agir.

Car des solutions simples pour lutter contre l'éco-anxiété, il en existe !

L’action individuelle peut parfois vous sembler vaine et insuffisante, mais souvenez-vous toujours de l’histoire du petit colibri qui travaille à l’extinction du feu dans sa belle forêt amazonienne !

Rien ne nous dit qu’il n’a pas peur. Rien ne nous dit qu’il n’est pas anxieux face à cet incendie qui ravage son îlot de verdure, mais une chose est certaine : aussi petit et aussi fragile soit-il, il passe à l’action et va chercher et déposer sa petite goutte d’eau qui fera la différence !

Aujourd'hui, vous aussi vous vous sentez l'âme d'un colibri ?

Vous aussi vous avez envie d'agir ?

Ne vous laissez pas paralyser par cette éco-anxiété qui doit au contraire être votre force,

« notre » force !

green and black humming bird flying
green and black humming bird flying

1) Vous écouter et prendre soin de vous.

La force est en vous petit Yoda !

Prenez soin d’elle... en prenant soin de vous !

La création est peut-être déjà au cœur de votre quotidien ?

Peinture, dessin, écriture, lecture, imaginaire… Vous pouvez l’associer à de la méditation de pleine conscience !

Cela vous permettra de retrouver la sérénité nécessaire au développement de vos plus beaux projets !

Breathe neon signage
Breathe neon signage

Voici 6 "Trucs" à mettre en place au plus vite pour lutter contre votre éco-anxiété !

2) Entourez vous de personnes sensibles à ces questions (elles sont plus nombreuses que vous le pensez !) : vous pourrez être écouté, et partager vos envies, vos expériences.

Vous vous rendrez surtout compte que vous n’êtes pas seul et que l’action est déjà en marche !

Rapprochez vous d’associations qui œuvrent pour la défense de l’environnement : WWF, Greenpeace, LPO, Sea Shepherd… mais aussi des associations de quartier qui améliorent le quotidien et tissent des liens sociaux solides.

Si vous êtes créateurs, partagez vos réalisations comme autant de révélateurs de pensées, de petites graines prêtes à germer et à ouvrir les esprits !

3) Passez du temps dans la nature : elle est souvent à nos portes !

Prenez le temps d’observer, d’écouter, de caresser… Reprendre contact avec nos origines de vie est primordial pour comprendre que les éléments sont reliés dans un plus grand « Tout » dont nous faisons partie.

La création ici prend toute sa place : photographiez ce que vous trouvez beau, insolite, petit ou grand…(inutile d’être un artiste!), dessinez, peignez, écrivez vos ressentis… Et partagez même le plus anodin, en toute modestie, comme on partagerait la fierté d’un grand bien qui appartient à tous.

woman sitting on bench over viewing mountain
woman sitting on bench over viewing mountain

4) Coupez-vous de l’actualité de temps en temps. Une « détox médiatique », qu’il s’agisse de la télé, de la radio, d’internet ou des réseaux sociaux est parfois bénéfique !

Vous pouvez simplement décider de ce que vous proposent vos réseaux : «switchez off» ce qui vous dérange !

Abonnez-vous et aimez des pages ou des chaînes positives, qui partagent ce qui vous fait vibrer…

Cela permet de s’écarter des ondes négatives et trop souvent «castratrices» de l’esprit. Votre pensée doit se vouloir plus légère, plus ancrée au moment et à l’instant présent. Si vous êtes créateur, c’est aussi ce qui vous motivera et ouvrira votre esprit et votre imaginaire.

a person standing in front of a cell phone
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5) Passez à l’action ! Par la création (plastique, littéraire ou entrepreneuriale), par l'engagement bénévole...

Si vous craignez de ne pas avoir l’inspiration, venez régulièrement consulter ce blog : Fovassist y postera très régulièrement des vidéos, des liens qui pourraient bien vous donner l’envie d’aller plus loin…

Et si vous craignez de le pas avoir le temps, l’énergie, les savoir-faires nécessaires pour développer et diffuser votre travail, vos idées ou vos services, Fov-Assist a été créée pour vous !

logo fovassist tous droits réservés @leslie breniaux pour fovassist/itkacreations
logo fovassist tous droits réservés @leslie breniaux pour fovassist/itkacreations

6) Enfin, cultivez votre bienveillance, envers les autres comme envers vous-même !

La route est encore longue et semée d’embûches et nous avons besoin, tous ensembles, de toutes nos énergies créatrices réunies pour rêver et fabriquer le monde de demain !

Texte rédigé à Nonette (Auvergne),

Août 2022

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Haroun Tazzief face au commandant Cousteau 1979Haroun Tazzief face au commandant Cousteau 1979
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